Réchauffons les pieds de nos sapins en famille – sélection (épisode 2)

Afin de passer des fêtes de fin d’année dans toute les joueusité et joyeuseté attendues, voici une sélection de quelques joueuseries à même d’agrémenter avec bonheur les paquets colorés qui poussent traditionnellement aux pieds des (pauvres) sapins arrachés à leur montagne adorée pour tenter de pousser – une plainte aussi déchirante que muette – dans quelque recoin enguirlandé de nos homes sweet homes hivernaux.
(Ouf ! vite une aspirine !)

Des jeux, donc, pour tou•te•s (j’ai bon ?), à partir de 8 ans, emballés dans des phrases fleurant bon le français arrangé – comme le rhum -, judicieusement agrémentées de liens qui promettent des heures de recherches enfiévrées pour choisir quoi recouvrir de ces papier rutilants pour la soirée du vingt-quatre décembre et ébaubir les yeux ensommeillés de nos insupportables charmants bambins, mais pas que (et pas qu’eux).
(Une deuxième, svp !)

Nouveautés tombées de la hotte du PN
pour toute la famille (8 ans et +)

My Little Scythe, « maïliteulsaïss » pour ceux qui se demandent encore comment prononcer cette « faux » en inglich, est la version assouplie d’une bombe ludique sortie il y a deux ans : Scythe (saïss, donc), un jeu « expert » hautement recommandable pour tout amateur de « 4X » (eXploration + eXploitation +eXpansion + eXtermination). Cette version plus familiale se joue à partir de 8 ans, voire un peu moins, et a su garder l’essentiel de l’esprit et des mécanismes jouissifs de la version couche-tard de 2016.
Ce qu’en pensent nos voisins outre-quiévrins plus portés sur le gros jeu qui dure et triture les neurones que sur les sucreries pour mômes, bien que : VindJeu à propos de MLS.
Et l’avis de Plateau Marmots.

Luxor Trésors Perdus revisite avec ingéniosité le bête jeu de l’oie et propose une bien sympathique course aux trésors (perdus) dans un tombeau pharaonique. Selon Gus and Co.

Où ça se met à saigner un peu plus :
les jeux à partir de 10-12 ans

À propos de trésors, Clank! (à partir de 12 ans) invite à soustraire à la garde d’un reptile acariâtre, du genre ailé de taille XXL qui éternue chaudement, des merveilles rutilantes et pesantes… trop peut-être ? Il faudra progresser rapidement et silencieusement pour ne pas attirer le grand écailleux ronchon au risque d’un bronzage express un brin trop appuyé. Un jeu de deckbuilding* haut en douleurs (!) avec une bonne interaction, de la stratégie et de la prise de risque – qu’on espère – calculée. Un beau « carton » commercial qui s’est vu augmenté de 3 ajouts – extensions ou déclinaisons – depuis sa sortie d’à peine un an.
L’avis du dragon (rose), celui des amateurs d’vin et d’jeu et un aperçu en 5 minutes (ludo)chrono.
* deckbuilding : on se constitue une main en choisissant peu à peu les cartes qu’on va pouvoir jouer par la suite et orienter ainsi sa stratégie.

Et s’il s’agit de remonter dare-dare à la surface poursuivis par un monstre, voici Cerbère (à partir de 10 ans), jeu de course hors des Enfers en semi-coopératif, où bluff et coups fourrés vous permettront de chopper la dernière place libre dans la barque de Charon pour traverser le Styx. Aboiements, ambiance et trahison… on le savait déjà : « l’enfer, c’est les autres ».
L’avis de Gus and Co et celui de SciFi Universe.

Les Charlatans de Belcastel (à partir de 10 ans) est un alléchant chaudron au bord de l’explosion où chaque charlatan joueur s’évertuera à additionner des ingrédients douteux pour concocter une potion plus vendeuse que celles de ses concurrents. Un Kennerspiel des Jahres 2018 (prix du jeu pour « connaisseurs » à Essen en octobre) basé sur une prise de risque de « stop ou encore » et de bagbuilding* amusant.
La disGussion, ici, et l’avis belge, une fois, là.
* bagbuilding : comme le deckbuilding mais dans un sac où, ici, l’on se constitue une pioche de composants qu’il faudra tirer dans l’espoir de ne pas tomber sur l’ingrédient fatal qui fera sauter la mixture.

DownForce (à partir de 10 ans) n’est pas une nouveauté, mais une toute récente refonte d’un classique de courses de tutures et de paris : Top Race. La page DownForce sur Trictrac, et son test par Plateau Marmots.

Enfin, nous arrivons sur Ganymède, mon chouchou. Jeu mécanique de combotage* avec un thème prétexte mais joliment illustré de conquête spatiale où l’on transporte ses spécialistes représentés par des meeples – petits bonshommes en bois à la silhouette choupinette – de la Terre sur Mars, puis de Mars sur Ganymède, satellite jovien, point de départ pour le monde merveilleux des exoplanètes bien-plus-loin-encore. Chaque vaisseau empli des spécialistes ad hoc décolle et est remplacé par un autre vaisseau à remplir, itou. Au quatrième décollage, on compte les points. Le plaisir vient de la variété des choix d’action qui amène à pouvoir changer de stratégie au débotté quand un concurrent a récupéré la carte qu’on voitait – euh, non… – convoitée ; de la tactique aussi, donc. En plus varié, un jeu dans la lignée de Splendor l’indétrônable – malgré quelques très recommandables tentatives telles que Century : la Route des épices / Golem édition / Merveilles orientales.

Un jeu ciselé par des petits nouveaux dans un paysage ludique toujours aswaffé de nouveauté : les SWAF pour « Sorry We Are French » (des comiques). Leur présentation de Ganymède, ici et l’avis de belges, mais (encore) d’autres (si), et, naturellement, celui des SciFistes, là et le grain de Pixel, en plus.
* combotage : par des combinaisons (ou « combos ») de cartes et d’actions, obtenir un effet démultiplicateur qui, bien employé, peut permettre de (re)prendre un avantage dans une partie.

En plus costaud…

Pandémie/Pandemic, insubmersible classique du jeu coopératif, se décline cette année à la sauce hollandaise avec Pandemic Montée des Eaux – à partir de 12-14 ans. Il ne s’agit plus de contenir une épidémie mondiale, mais de circonscrire les eaux de la mer du Nord aux Pays Bas du siècle avant-dernier à l’aide de digues, barrages et autre pompes actionnées par des moulins d’avant – les fameux moulins à vent.
Belle transcription avec une superbe direction artistique qui trouve un thème bien immersif (désolé) adapté à sa diabolique mécanique. Le plaisir est cependant un chouïa douché (re) par une carte – fidélité historico-géographique oblige ! – à la lisibilité un poil laborieuse : « mais où se trouve donc la région du Wadlopen, à côté du Schouwen-Duiveland ou plus à l’est ?« 

Nos spécialistes en vin et jeu du pays d’entre deux sont très enthousiastes, plus que les testeurs d’extralife.

Ne ratez pas la suite de cette pétillante épopée neigeuse (Ah ?)  avec l’épisode 3 :
« Hotte légère, cœur content »
, des jeux plus light pour un plaisir toujours aussi frais
Prochainement sur cette même chaîne.

Réchauffons les pieds de nos sapins en famille – sélection (épisode 2)
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